Après les raies, les plongeurs, les échinodermes et les nudibranches, débute, avec cet article consacré au poisson-globe masqué, une série de textes et d'images sur les poissons rencontrés lors de ma récente croisière. Aujourd'hui à l'honneur, l'Arothron diadematus qui, en plus de sa robe caractéristique de vengeur masqué, a la particularité d'être endémique de la mer Rouge.
Le sommeil du poisson globe masqué
Ce poisson d'une trentaine de centimètres, de la famille des tétraodontidés, ne se distingue pas particulièrement par les teintes vives que peuvent arborer d'autres poissons tropicaux. L'animal est plutôt monochrome, tout en nuance de gris-brun. Ce qui fait son originalité, c'est cette bande sombre qu'il a en travers des yeux, tel un masque de Zorro. La même teinte foncée vient relever sa bouche et la base des nageoires.
Il est facile d'observer ce tédrodon lorsque l'on plonge en Égypte. Le poisson vit près des fonds sableux des récifs coralliens, à relativement faible profondeur, entre 5 et 20 mètres. Par contre, c'est une toute autre histoire que de le photographier. À moins de profiter, comme pour l'image ci-dessus, d'une plongée de nuit. L'animal se repose alors dans une anfractuosité du récif. Le moment idéal pour le « coincer ».
Pour mémoire, les poissons-globes se nomment ainsi car ils se gonflent d'eau face à une menace éventuelle. Ils deviennent alors gros et rond, comme un ballon. Enfin, le poisson secrète une toxine mortelle : la tétrodotoxine. Seuls quelques cuisiniers japonais experts travaillent le Fugu (nom asiatique du poisson globe) dont la chair est recherchée... au risques et périls des gastronomes.