24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 11:55

Ça faisait longtemps, trop sans doute. Voici donc le retour du « marronnier » (en terme journalistique, le sujet récurrent et présisible) de ce blog : les nudibranches ! Ils sont présents partout, tout autour du globe, il y en a donc également en mer Rouge. Tout comme la raie pastenague à points bleus, il était inconcevable que nous n'en observions pas durant notre croisière. Nous n'avons pas été déçus.
Pour ma part, j'espérais fortement pouvoir contempler les dandinements d'une danseuse espagnole. Ça n'a pas été le cas mais ma (petite) frustration a largement été compensée par l'observation d'une ponte de ce nudibranche, un spectacle tout aussi beau.

Ponte de nudibranche
Ponte de danseuse espagnole
La ponte des nudibranches

Première constatation : une ponte de limace de mer présente un aspect finalement tout aussi surprenant que celui du mollusque qui la pond. En fait, comme bon nombre de gastéropodes marins, les nudibranches pondent une quantité impressionnante (plusieurs millions je crois) d'œufs qui sont emmaillotés dans un long ruban de gélatine déposé en spirale. La forme de celui-ci et sa couleur sont caractéristiques de l'espèce, toutes les pontes ne sont donc pas rouge-orangé comme celle immortalisée sur la photo.

Contrairement à leurs parents, petits et pas toujours faciles à trouver, il est plus aisé de tomber sur une ponte de nudibranche. Tout d'abord parce que l'ensemble est plus grand que l'animal qui le pond. Dans certains cas c'est même très surprenant de voir la différence entre les dimensions du ruban et celles de la limace. Il est également plus simple de voir une ponte car elles sont, en général, simplement posées à l'endroit où l'animal se nourrit, à l'image de la tritonia de gorgone dont j'ai précédemment parlé. Les œufs sont ensuite laissé en l'état, à la vue de tous, sans garde, à la merci du premier plongeur mais également et surtout du moindre prédateur pour qui ils constituent un met tout à fait convenable. Mais cela ne semble pas nuire à la survie des espèces puisque cela n'a pas empêché les limaces de survivre jusqu'à aujourd'hui.

Pour clore cet article, un lien vers une page qui présente d'autres photos de pontes de danseuses espagnoles.

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 21:27

Grand classique de la destination, quand on plonge en mer Rouge la question n'est pas savoir « si » mais plutôt « combien » il va être possible d'observer des raies pastenague à point bleus. Combien par plongée ? Combien par jour ? Combien par séjour ?

J'en fait le sujet de mon article aujourd'hui parce qu'évidemment j'en ai vu quelques-unes lors de ma récente croisière en Égypte. Mais je m'en sert aussi comme prétexte à une comparaison entre des photos prises à cinq ans d'intervalle et qui illustrent parfaitement l'intérêt d'un apport de lumière en photographie sous-marine, même quand l'eau est claire et lumineuse.

Deux photos d'une raie pastenague à points bleus

La première image est la plus ancienne. Prise en 2007, elle est nette, lumineuse, contrastée... mais surtout quasiment monochromatique. Elle ne fait pas du tout ressortir la couleur jaune-brun de l'animal. Les points bleus sont plus violets qu'autre chose.

Raie pastenague à points bleus
Pastenague à points bleus

La seconde photo, prise en  2012 donc est également nette, lumineuse, contrastée. Mais l'éclair de flash a permis de coloriser l'image, de conserver les nuances naturelles de la scène (jaune, brun et bleu).

Raie pastenague à points bleus
Une raie prête au « décollage »

La conclusion est sans appel : toujours avoir de la lumière en plongée... même quand il y en a déjà ! C'est tellement plus joli...

Quelques mots sur la partenague à points bleus

Tout d'abord l'animal possède plusieurs patronymes : raie pastenague à points bleus mais aussi pastenague queue à ruban ou Taeniura lymma pour les scientifiques. C'est un poisson - cartilagineux - de taille raisonnable, voire petite, puisqu'il atteint, au maximum, 70 à 90 cm de long pour un diamètre de 30 à 35 cm. Sa queue est munie de deux aiguillons pouvant infliger des piqûres douloureuses et diffuser un venin mortel. Cependant l'animal n'est pas agressif et, à moins d'une très très grosse maladresse, les risques sont nuls. Il est facile de l'approcher, de l'observer, de le photographier. Au pire, si la raie en a marre, elle décolle et « vole » se poser plus loin.

Raie pastenague à points bleus
Raie pastenague à points bleus

La pastenague  se rencontre à proximité des récifs coralliens. Mais, contrairement à d'autres espèces, elle ne s'enfouit que rarement dans le sable. Elle est, le plus souvent, posée sur le fond, à peine camouflée, au pire, à l'abri dans un renfoncement de corail.

Une chose enfin que j'ai lu à plusieurs reprises au moment de me documenter pour la rédaction de cet article. Cette espèce de raie est commune mais néanmoins menacée par la pêche côtière intensive, la déterioration des récifs et l'intérêt qu'elle suscite auprès des aquariophiles.

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10 mars 2012 6 10 /03 /mars /2012 11:24

Par deux foix auparavant, je consacrais quelques lignes aux étranges échinodermes que sont les comatules. Deux évocations toutefois incomplètes, surtout quant à leurs illustrations. Mes précédentes photos ne montraient pas nécessairement tous les aspects de l'animal.

En complément des articles Comatules et crinoïdes et une comatule, voici donc de nouvelles images prises lors d'une plongée nocturne (ça aide, l'animal est actif surtout la nuit :) ) au cours de ma récente croisière en mer Rouge.

Ce que mes précédentes photos ne montraient pas des comatules

Ce que je n'avais pas réussi à montrer jusqu'à aujourd'hui, c'est l'animal avec ses bras entièrement déployés. C'est chose faite.

Comatule
Comatule

Un beau spectacle qui amène deux remarques.
L'image permet de bien prendre conscience de la disproportion d'une comatule. Son corps - le calice - se réduit à un simple cône calcifié de 10 mm de diamètre. Celui-ci est quasiment invisible puisque masqué par les bras qui en partent et qui sont beaucoup plus grands (plusieurs centimètres).
Elle illustre bien également l'aspect plumeux des bras qui servent à la comatule à chasser. Les « plumes » facilitent la filtration et la capture des micro-organismes en suspension dans l'eau. On parle d'un animal « suspensivore ». À noter que ces bras sont fragiles, ils peuvent se briser facilement mais ont la capacité de se régénérer rapidement.

Ce que je n'avais pas non plus réussi à montrer : les pieds de l'animal, les cirres. C'est également chose faite.

Comatule
Comatule aux bras repliés et cirres apparents

Rappel : du calice partent d'un côté (vers le haut) les bras, de l'autre (vers le bas), les cirres : des membres courts (moins de 25 mm) et articulés. Ces pieds permettent à la comatule de s'accrocher solidement au substrat, voire de se déplacer par reptation (les bras pouvant aussi intervenir dans les déplacements).

Voilà pour les comatules. Se reporter aux articles pré-cités pour d'autres informations.

Un gorgonocéphale

Mais cette plongée de nuit en Égypte n'a pas permis que l'observation de comatules. Apparentés à elles, il y avait également des gorgonocéphales (« tête de gorgone » ou « tête de méduse »).

Les similitudes sont proches entre les deux animaux. Ce sont des échinodermes (cependant les comatules appartiennent à la classe des crinoïdes alors que les gorgonocéphales appartiennent à celle des ophiuroïdes). Ils ont de grands bras mobiles et ramifiés, sont suspensivores et ont une activité plutôt nocturne.

Visulement, les différences sont plus marquées. Les gorgonocéphales sont tout d'abord plus grands que les comatules. Et surtout les bras n'ont pas du tout la même apparence. Plumeux dans un cas, ils sont serpentiformes dans l'autre. Chaque ramification filiforme d'un gorgonocéphale peut s'enrouler sur elle-même. Quand l'animal est complètement replié, il se présente comme une espèce de pelote emmêlée et pleine de boucles.

Mais ce n'est pas comme cela que j'ai photographié l'animal. C'est complètement déplié, totalement ouvert, en pleine « chasse ».

Gorgonocéphale
Gorgonocéphale

Pour avoir une idée de ce à quoi ressemble un gorgonocéphale replié, de nombreuses photos sont disponibles sur le site DORIS. Celle-ci notamment, d'un Astrospartus mediterraneus.

Comme les comatules, le gorgonocéphale est sensible à la lumière et à tout dérangement. Je savoure donc, modestement mais avec un plaisir non dissimulé, ces deux images prises avant que chaque animal ne commence à se refermer.

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 21:03

En cette veille de 14 février, petit clin d'œil aux Valentins et Valentines qui, sur terre et sous l'eau, célèbreront, demain, la fête des amoureux. Sur terre, c'est sûr, sous l'eau, peut-être moins :)

Est-ce que les poissons fêtent la Saint-Valentin ? Je ne sais pas, toutefois l'amour, du moins la fidélité (et ce n'est pas ce soir que je vais disserter pour savoir si c'est la même chose) est parfois de mise dans le monde marin. La preuve avec ce bel et sympathique exemple de vie à deux :

Couple de Triptérygions
Couple de Triptérygions

De quoi, ou plutôt, de qui s'agit-il ? D'un couple de Triptérygions, des poissons longs d'une petite dizaine de centimètres, ici avec les nageaoires pectorales en éventail, en train de savourer la douceur de vivre sous l'île de Groix. Je ne sais pas si ces animaux sont réputés fidèles. Toutefois, il me semble que, chaque fois que j'ai pu en observer, le couple était réuni, le mâle avec la femelle.

Au passage , on remarquera que les Triptérygions (outre leur nom autant imprononçable que hasardeux à écrire et qui signifie : « avec trois nageoires dorsales » ) présentent un bel exemple de dimorphisme sexuel (expression savante pour dire que le mâle et la femelle sont différents). Ainsi, M. Triptérygion est-il pourvu d'un corps jaune-orangé se terminant par une tête noire alors que Mme fait dans la sobriété : brun avec des bandes tranversales plus claires (ce qui est également la parure des jeunes mâles).

Deux Triptérygions
Deux Triptérygions

On pourra également remarquer, sur cette deuxième image, la position quelque peu acrobatique de nos deux poissons, délicatement posés sur une paroi verticale, à l'encontre de toutes les lois de la pesanteur. Mais on a vu pire : des Tryptérygions ou certaines de leurs cousines, les blennies, en pleine méditation, tête en bas !?!

Un dernièr détail : comme cela arrive également chez d'autres espèces, les mâles se chargent de la surveillance des œufs fécondés et les nettoient jusqu'à éclosion des larves. Le parfait Valentin ;)

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 18:46

Quelques nouvelles de Mayotte, successivement l'île aux parfums, l'île au lagon et maintenant l'île aux trésors selon la nouvelle stratégie de communication de l'office de tourisme. Car, même si je n'y vis plus, je continue à suivre ce qui s'y passe.

La fin de l'année a été difficile, je ne vais pas revenir là-dessus. Malgré tout, la vie suit son cours et certaines choses ne changent (heureusement) pas. Les tortues représentent toujours une part importante des trésors de l'île, elles continuent à occuper les esprits de nombreux scientifiques, biologistes et naturalistes. C'est ainsi qu'une conférence leur était consacrée, il y a quelques jours, au Conseil Général, afin de répondre à cette question...

Tortues marines de Mayotte, résidentes ou de passage ?

Tortue marineUne question intéressante que je n'ai peut-être pas suffisamment - voire jamais - évoquée. Est-ce que la tortue que je pouvais observer à Moya, Saziley, N'Gouja ou n'importe où ailleurs était celle qui, la nuit venue, venait pondre sur la plage ?

Réponse : non ! Les tortues qui se nourrissent à Mayotte n'y pondent pas, et celles qui pondent ne s'y nourrissent pas. Ce comportement n'est pas spécifique aux animaux de l'île. Les tortues marines pondent à un endroit du globe (la plage où elle naissent) et se nourissent à un autre (là où les emmène leur migration). Et comme l'a rappelé une conférencière : « on a affaire à Mayotte à deux populations qui se croisent dans les eaux du lagon [...] les tortues pour lesquelles Mayotte est le site d'alimentation sont résidentes, les pondeuses ne se servant de l'île que pour accomplir leur reproduction avant de retourner sur leurs propres sites d'alimentation ».

Cela répond, indirectement, à une autre question : est-ce que si, en nageant, je vois plein de tortues sur les herbiers en journée, j'ai plus de chance d'en voir une pondre le soir ? Réponse : toujours non. Ça n'a rien à voir puisque ce sont des populations différentes.

Le compte-rendu de la conférence est disponible sur le site du journal local Mayotte Hebdo, sous le titre Richesses du lagon. Il détaille tout ça : les fréquences de ponte, la durée des périodes d'alimentation, les cycles de vie d'une tortue verte, etc. Je vous laisse le découvrir et souhaite juste mettre en perspective deux points :

1°/ Un premier, positif et encouragant puisqu'aujourd'hui encore : « L'île est un site de ponte parmi les plus importants au monde, mais également un très gros site d'alimentation [...] Environ 500 femelles par an sont observées à Saziley et Moya pour environ 1 000 pontes. »

2°/ Un second point qui, à Mayotte comme ailleurs, devrait inciter à la vigilance. L'une des conférencière « a également souhaité dresser un état des lieux des menaces qui pèsent sur les tortues marines, le braconnage en tête [...] 67 actes de braconnage ont été recensés en 2007-2008, 122 en 2008-2009, 82 en 2009-2010 et 64 en 2010-2011 [...] La pêche accidentelle [...] les blessures par chien [...] les déchets (sacs plastique) ou les hélices de moteur. »

Bonne lecture de cet état des lieux plutôt positif me semble-t-il. Pour le moment du moins. Pourvu que ça dure...

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 19:53

Souvenir, souvenir...

L'avantage (et l'inconvénient) de reprendre les articles de mon précédent blog pour les intégrer dans celui-ci, c'est que ça m'oblige à un voyage dans le temps. Certains beaux souvenirs sont ainsi exhumés, ils remontent à la surface de la mémoire pour un petit moment de nostalgie.

Celui d'aujourd'hui concerne une rencontre tout autant formidable qu'imprévue, une rencontre qui reste encore parmi mes plus belles sorties : ma première plongée avec un dauphin ! Car...

En Bretagne aussi on peut plonger au milieu des dauphins

Bon, ok, j'exagère un peu. En Bretagne, on peut aussi plonger au milieu DU dauphin :)

Depuis que j'ai commencé ce blog, j'ai beaucoup parlé de ces mammifères marins. Ils étaient nombreux à Mayotte, autant hors du lagon que dans l'enceinte de la barrière de corail (suivant les espèces). Les occasions de les observer étaient fréquentes. Pour mémoire, quelques-uns de mes précédents articles :

Fait divers dans le lagon

Dauphins et ambiances sous-marines

Baleines... et dauphins

Danse avec les dauphins

Danse avec les dauphins (2)

C'est toutefois oublier un peu vite que la première fois que j'ai vu un dauphin - du genre (très) grand et (très, très) joueur - c'était dans les eaux froides et chargées de Bretagne.

Alors que nous commencions une plongée bio, sur une épave à faible profondeur, quelle ne fut pas notre surprise quand est arrivé ce dauphin-empereur qui ne demandait qu'une chose : jouer !

Dauphin-empereur
Un dauphin-empereur

Le temps de réaliser que la grosse bêbête de 2,50 m qui était soudainement collée à nous était bien inoffensive, les 5 premières secondes de cette heureuse rencontre furent quand même un grand moment de solitude :-$ Mais la suite fut vraiment sensationnelle. Oubliée l'épave, oubliées - pour une fois - les observations bio... l'heure suivante se passa (trop rapidement) à jouer, nager et plonger avec l'animal autant en surface que sous l'eau.

Dauphin et plongeurs
Tête à tête

C'est vrai qu'on se sent petit à côté d'une si grande bête. C'est vrai, aussi, qu'il fallait toujours faire un minimum attention car, même s'il ne voulait que jouer, le dauphin restait plus puissant que n'importe lequel des plongeurs présents... Mais quel pied ! Même si un tel comportement n'est cependant pas naturelle chez un dauhpin normal, sauvage.

Que faisait ici un animal aussi sociable ? Les suppositions sont allées bon train : dauphin dressé, échappé d'un quelconque centre militaire, animal malade, autiste, en rupture de communication avec ceux de son espèce... On ne l'a pas su et on ne le saura probablement jamais. C'est peut-être mieux ainsi. Quelques années plus tard, il reste le souvenir d'un moment très intense, d'autant plus apprécié que l'on sait qu'il ne se représentera pas avant longtemps... s'il se représente.

Dauphin et plongeurs
Dauphin et plongeurs
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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 23:19

Après la grande planaire rayée, une autre petite histoire de ver des mers, sortie de mes archives photographiques. Parce qu'il y a certainement moins de poissons et de mammifères marins que de vers et de limaces en tout genre qui peuplent les profondeurs du globe. Le sujet est donc inépuisable (ou presque). Parce qu'un ver de mer ça ressemble à tout et à rien, à beaucoup de choses... sauf à un ver de terre. Ça fait donc autant de photos à faire et à montrer. Et, enfin, parce que l'occasion fait le larron. Aujourd'hui, l'occasion se présente sous la forme d'une vieille photo ratée :

Colonie de vers bispires
Colonie de vers bispires au panache rétracté

Entendons-nous bien. Quand je dis que la photo est ratée, c'est surtout par rapport à mon intention initiale. Pour le reste chacun jugera :) Au départ donc, je souhaitais photographier les panaches déployés d'une colonie de bispires. Pas d'bol, au moment de déclencher, tous les vers se sont rétractés.

Néanmoins, mise à part cette première contrariété, l'image possède un avantage certain : celui de bien mettre en avant la principale caractéristique qui différencie les vers bispires des vers spirographes. On voit, en effet, très bien l'extrémité « en 8 » du tube calcaire des bispires. En comparaison, le tube des spirographes a une simple forme de cheminée, et donc une ouverture ronde.

Pourquoi une ouverture en 8 ? Parce que les bispires - comme leur nom l'indique - sont deux par tube. Chacun déploie son panache par l'un ou l'autre des trous. Quand les deux panaches sont complètement ouverts, leurs bras entremêlés, il devient presque impossible de savoir si l'on observe un bispire ou un spirographe. Malheureusement, faire se rétracter les vers est presque le seul moyen de savoir à qui l'on a à faire.

Spirographe
Spirographe au panache ouvert

Il ne s'agit donc pas tout à fait du même animal sur ces deux photos. Mais il s'agit de deux cousins très proches, de la famille des vers annélidés (à laquelle appartient également notre très commun - et un peu moins beau quand même - ver de terre). Les vers annélidés ont le corps composé de plusieurs segments en forme d'anneau (à l'image classique... du vers de terre). Mais, contrairement à leur homologue terrestre, les bispires et les spirographes sont sédentaires. Ils vivent dans des tubes calcaires qu'ils fabriquent eux-même. Pour respirer, se nourrir de petit plancton et collecter le sédiment servant à l'élaboration du tube, ces animaux déploient un panache de branchies, de fines soies d'aspect plumeux disposées en couronne.

Une dernières chose : ces vers sont très sensibles :) Pour les approcher (et les photographier), pas un bruit, pas une bulle plus bruyante que les autres, sinon ils se planquent dans leur tube en moins de temps qu'il ne faut pour le dire ;p

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 17:19

Amis pour la vie ? C'est l'impression que peut donner la photo ci-dessous.
En général, c'est plutôt la dure loi de la jungle qui prévaut également sous l'eau, à savoir manger ou être mangé ! Mais peut-être pas toujours. Peut-être que, de temps en temps, ce sont d'autres types de relations qui se font jour ;)

Étoile de mer et corail dent de chien
Étoile de mer et corail dent de chien

Peut-être que, certaines fois, proies et prédateurs souhaitent juste profiter de la douceur de vivre (ici, à proximité de Houat, une des îles du Ponant en Bretagne Sud). Peut-être qu'ici, bras dessus, bras dessous, l'étoile de mer et le corail dent de chien (ou caryophylle) font une pause amicale pour observer le grand bipède qui les prend en photo. Peut-être. À moins que ce ne soit qu'une tentative d'approche - fourbe et mesquine - avant un bon buffet de l'un au détriment de l'autre. Et pas nécessairement de celui que l'on croit. Sur la photo, c'est l'étoile de mer qui est la plus mal en point. Il lui manque déjà un bras.

Tout cela reste, finalement, une question d'interprétation, chacun aura la sienne. Comme je l'ai dit dans un précédent article, « Le festin de l'étoile de mer », j'essaye que mes photos captent des instants éphémères et, si possibles, inédits. En l'absence de réelle explication, chacun peut ainsi mettre ce qu'il veut dans l'image. Une autre photo, prise il y a maintenant plus de deux ans à Mayotte, et publiée dans l'article Les mystères de la vie sous-marine, prétait également à interprétation. Pourquoi l'étoile de mer (encore une) escaladait-elle la paroi du récif corallien ? Aujourd'hui, comme il y a plusieurs mois, je n'aurai prabablement jamais la réponse... et tant mieux ;)

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 21:25

Mon précédent article, par l'évocation de la grande planaire rayée, faisait allusion - comme régulièrement sur ce blog - aux vers et limaces présents dans toutes les mers et tous les océans du globe. Concernant les limaces, je vante souvent leurs robes éclatantes et colorées. Ce soir, un article sur le même sujet : les nudibranches, mais comme un contre-pied à mes précédents propos. Un article sur le Tritonia des gorgones, un mollusque - opistobranche pour être exact - fréquent en Bretagne mais tout à fait impossible à trouver si on ne sait pas ni quoi ni où chercher. L'aspect de l'animal le rend en effet quasiment « invisible ».

Un article qui commence par une devinette : sur la (vieille) photo ci-dessous, où se cache le Tritonia ?

La gorgone, le Tritonia et sa ponte
La gorgone, le Tritonia et sa ponte

Où se cache le Tritonia ? Quelques indices

. Les nudibranches ont un pouvoir mimétique d'homochromie alimentaire : ils ressemblent à ce qu'ils mangent. Il faut donc chercher quelque chose... qui ressemble à la gorgone ;)

. Le Tritonia est « le » prédateur de la gorgone (l'arbuste jaune-orangé qui occupe la plus grande partie de l'image), il se nourrit de ses polypes. Il faut donc chercher quelque chose qui, plus précisément, ressemble aux polypes de la gorgone ;

. Le mollusque en question est relativement petit. Il faut, en fin de compte, chercher quelque chose de petit qui ressemble, comme deux gouttes d'eau, à autre chose de beaucoup plus grand.

Pas évident !

Une dernière précision. Dans la photo se trouve un Tritonia ainsi qu'une ponte de Tritonia.

 

Où se cache le petit nudibranche ? La réponse

La réponse en image :

Un tritonia de gorgone et sa ponte
Un Tritonia de gorgone et sa ponte

C'est bien ça un Tritonia ! Ce petit machin insignifiant qui mange les polypes des grandes gorgones, une petite limace de 3 cm, impossible à voir en plongée.
Impossible... sauf à repérer (et c'est beaucoup plus facile) sa ponte : des filaments blancs, spiralés autours d’une ramification. Une fois celle-ci repérée, il suffit de chercher quelques centimètres autour (l'animal n'est pas une bête de course) pour trouver le nudibranche.

Mais comme la première photo n'est pas très bonne, en voici une autre - un peu moins vieille et un peu plus maîtrisée - sur laquelle on distingue beaucoup mieux la limace ainsi que les polypes de la gorgone (verruqueuse en l'occurence)

Une gorgone et un Tritonia
Une gorgone et un Tritonia
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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 22:02

Parmi la faune qui peuple les mers et les océans se trouvent de nombreux vers et de tout aussi nombreuses limaces. Ce n'est pas la première fois que j'en parle ici, le sujet est même presque récurrent.
Leur relative petite taille fait que l'on peut facilement passer à côté en plongée, sans les apercevoir. C'est peut-être aussi cela qui fait que chaque rencontre reste un moment peut-être pas exceptionnel mais en tout cas « savoureux », souvent riche en couleurs. À l'exemple de ce nudibranche violet et jaune photographié à Mayotte, ou de cet autre mollusque aux contrastes éclatants aperçu dans les eaux de l'île Maurice. Tel, également, ce ver planaire acrobate (toujours à Mayotte), ce ver porcelaine ou cet autre ver « de feu ».

Cependant, la première planaire que j'ai pu oberver en plongée reste cette planaire blanche (ou grande planaire rayée). C'était il y a maintenant quelques années, dans le sud de la Bretagne.

Grande planaire blanche rayée
Planaire blanche

Ce type de d'un ver plat est donc... extrèmement plat ! Son épaisseur est de l'ordre du millimètre. Que peut-on en dire ? Il appartient à la famille des plathelminthes. Il ne possède ni branchie, ni coquille. Sa bouche fait aussi fonction d'anus. Il ne possède ni système circulatoire, ni organe respiratoire. Il n'a pas d'yeux, juste des ocelles photorécepteurs. Bref, un animal d'une simplicité déconcertante autant qu'intrigante puisqu'avec rien il arrive à assurer toutes ses fonctions vitales : se déplacer, se nourrir, se reproduire, respirer, etc.

Seuls organes notables, puisque visibles (à droite sur les deux images), les deux cornes sensorielles situées à l'avant du ver et qui, accessoirement, permettent justement de distinguer l'avant de l'arrière de l'animal.

Ver planaire
Grande planaire rayée

Une dernière précision. Ces photos ont été, à l'époque, prises sans flash, en lumière naturelle. Pas à grande profondeur certes, mais quand même. Ce qui prouve qu'en Bretagne aussi l'eau peut être claire. Qu'elle n'est pas forcément verte et chargée. Pas toujours en tout cas ;)

Un site pour ceux qui veulent en savoir un petit peu plus et voir d'autres photos : Sous les mers.

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