Ce blog a débuté avec une série d'articles sur les
origines des îles volcaniques comme Mayotte, des lagons en milieu corallien et des atolls.
Je termine aujourd'hui cette série par un dernier article consacré aux particularités du lagon de Mayotte.
Mayotte, son lagon et sa barrière récifale
1°/ Tout d'abord, le lagon de mayotte est un des plus vaste au monde : env. 1 000 km².
Pour être tout à fait exact, je ne sais pas s'il s'agit d'un des plus vaste ou du plus vaste. La littérature sur le sujet est partagée. Quoi qu'il en soit, sa surface est donc
bien d'à peu près 1 000 km² pour des profondeurs de quelques dizaines de mètres (100 max). Ce qui est largement suffisant pour faire de la plongée :)
2°/ Le lagon mahorais possède une double barrière de corail : le récif externe, qui détermine les limites du lagon, et le nouveau récif frangeant.
Pourquoi nouveau ? Si l'on revient un petit peu sur la formation d'un lagon, on se souvient qu'en phase de subsidence, quand l'île volcanique s'enfonce dans la mer, le récif frangeant
initial se « détache » des abords de l'île puisqu'il reste immobile pendant que l'île entame son mouvement descendant.
Une fois la subsidence terminée, quand le récif frangeeant est devenu barrière de corail qui ferme un lagon, un nouveau récif frangeant peut se créer autour des nouveaux abords de l'île. D'où
cette double barrière. Mais ça, ce n'est pas spécifique à Mayotte.
N.b : Sur le fond d'un lagon, entre les deux barrière, les blocs coralliens isolés que l'on peut trouver sont appelés des patates.
N.b2 : Le plateau peu profond d'un récif frangeant s'appelle un platier. Il peut être découvert à marée basse et se termine par un tombant qui descend au fond du lagon.
3°/ Plus spécifique à l'Hippocampe, au sud de l'île, se trouve une barrière interne ; Dans les eaux du lagon donc, entre le récif frangeant et la barrière externe.
Il s'agit d'un phénomène géologique rare qu'on ne retrouve, hormis à Mayotte, qu'aux îles Fidji et en Nouvelle-Calédonie. Ici, cette barrière interne est très probablement due à une reprise de la
subsidence dans le sud uniquement.
4°/ La barrière externe fait env. 150 km de long sur 100 à 500 m de large.
5°/ Elle est coupée par 12 passes, 12 passages entre le lagon et l'océan.
Ce sont, en fait, les embouchures des anciennes rivières de l'île qui s'écoulaient jusqu'à la barrière coralienne du fait de l'assèchement du lagon pendant l'ère glaciaire. Lorsque le niveau de
l'eau est remonté, les coraux ont repris leur construction verticale sur les anciennes bases, interrompues ça et là par les embouchures.
6°/ Le récif frangeant mesure env. 300 m de large.
7°/ Le lagon est protégée par une réserve de pêche et un parc terrestre et marin.
La réserve marine, la Passe en S, a pour vocation d'être une zone protégées des techniques de pêche « destructrices » et de devenir une zone de reproduction active, une pouponnière, dans
laquelle les jeunes poissons peuvent grandir tranquillement.
Le parc, à la fois marin et terrestre, au sud de l'île, de la Pointe Saziley à l'ilôt de sable blanc, est une zone de protection du milieu où toutes les activités notamment agricoles sont
surveillées de près.