7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 19:27

On l'appelle « crocodile », ce poisson, à cause d'une certaine ressemblance avec le saurien carnivore du même nom. Le bon sens populaire l'a appelé « crocodile » mais, en fait, son nom de baptême est Platycéphale.
Tête plate ? Pas besoin de cherche pourquoi. C'est même particulièrement flagrant, sur cette précédente photo (visible en cliquant sur le lien suivant), que sa tête est extrêmement plate.

 
Poisson-crocodile
Poisson-crocodile ou Platycéphale


Hormis cette « platitude » marquée (ainsi que son énorme bouche et ses deux yeux globuleux posés sur le haut de la tête), une autre caractéristique de ce poisson tropical est sa couleur brun-marbré. Une robe, comme souvent, faite pour le camouflage. Et, heureusement pour lui, malheureusement pour moi (et ses proies qu'il chasse à l'affût) ça marche du tonnerre.

 
Poisson-crocodile
Poisson-crocodile ou Platycéphale


Que ce soit sur fond de sable blanc ou dissimulé dans les recoins du récif, le platycéphale sait très bien se faire discret. Il faut donc d'abord savoir le dénicher. Mais les problèmes ne s'arrêtent pas là. Le prendre en photo est une 2e gageure. Comment éclairer et faire ressortir un animal qui fait corps avec le fond, qui se confond avec lui, grâce à sa couleur et grâce à sa forme qui ne laisse place à aucun relief ? Bonne question à laquelle je n'ai pas encore de bonne réponse.

Heureusement, ce poisson n'a de crocodile que son nom et il ne gobe que des poissons et des crustacés. Inoffensif et plutôt placide, il en est d'autant plus facilement observable. Ça laisse le temps de faire des essais de photos. Des essais auxquels le platycéphale met fin, quand il en a ras le bol, en allant se poser un peu plus loin. Pas très loin quand même car, dépourvu de vessie natatoire, ce poisson se détache difficilement du fond et n'est pas très bon nageur.

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 14:13

Les prédateurs naturels des coraux et des récifs coralliens sont nombreux, sans compter les agressions extérieures (humaines, climatologiques, etc.) Parmi ces prédateurs, un des plus efficaces est sans aucun doute l'étoile de mer Acanthaster, Acanthaster planci de son vrai nom de baptême.

 
Étoile de mer épineuse Acanthaster
Étoile de mer épineuse Acanthaster


L'Acanthaster est identifiable au premier coup d'œil. De part sa taille imposante. Les bras sont courts mais son disque mesure plusieurs dizaines de centimètres. De part ses nombreux bras (15 à 20). De part ses piquants, denses et épais. À noter qu'en plus de ses piquants l'Acanthaster sécrète une substance toxique qui fait qu'il faut absolument éviter de la toucher à main nue.

Cette étoile de mer se nourrit exclusivement de polypes coralliens. Elle laisse, après son passage d'une rare efficacité, des structures calcaires absolument vides et blanches, c'est-à-dire des coraux morts ! Quand on l'aperçoit sur un acropore, il est facile de voir où elle est déjà passée et vers où elle se dirige. Sa prolifération est donc extrêment préjudiciable et représente un danger important pour la survie des récifs coralliens. Il est à noter que sa prolifération pourrait être due, en partie et de façon très classique, à l'activité humaine, à savoir à la pêche et au ramassage de ses prédateurs.

Je n'en avais vu - jusqu'à présent - qu'une seule à Mayotte. Mais là, coup sur coup, on en a aperçu plusieurs. Dont un nombre très très important (supérieur à mon avis à la concentration maximale que peut supporter un récif) d'individus de très grande taille sur un seul site. Les deux fois c'était au nord du lagon. Après renseignement, il semble qu'il est connu de pouvoir en trouver à ces endroits. Le - triste - spectacle n'en demeure pas moins impressionnant.

Je ne sais pas si cela augure de mauvaises choses pour le récif dans son entier, après le fort blanchissement récemment observé. Je ne l'espère pas. En tout cas, pour l'instant, ces prédateurs ont l'air de rester sur cette petite zone géographique du nord. À suivre...

Et pour finir ce billet et l'année sur une note un peu plus optimiste, je vous souhaite à tous, lecteurs fidèles et occasionnels, une bonne année. Je vous présente mes meilleurs vœux pour 2011 : de la santé, de la joie et du bonheur, de la réussite... et quelques belles plongées entre tout ça.

Bonnes fête.

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 15:28

En plongée, certains animaux s'aperçoivent de (plus ou moins) loin. Soit parce qu'ils sont gros, soit parce qu'ils sont parés de couleurs vives. D'autres, à l'inverse, ne se révèlent à nos yeux qu'au dernier moment, presque quand on est nez à nez avec eux. On peux même ne pas les voir si l'on ne fait pas attention.
C'est le cas des très petits animaux. Mais aussi des plus gros passés maître dans l'art du camouflage ou, tout au moins, de celui de la dissimulation. Parmi ces derniers il y a la raie, et plus particulièrement la raie pastenague.

 
Raie pastenague
Raie pastenague


Car les pastenagues, peu actives en journée, ont pour habitude de s'enfouir dans le sable pour se reposer. Elles ne laissent à « l'eau libre » que leurs yeux derrière lesquels se trouvent deux évents nécessaires à la respiration de ce poisson cartilagineux quand les fentes branchiales de la face inférieure sont ensablées.

 
Raie pastenague
Raie pastenague


C'est ainsi que nous sommes tombés nez à nez avec cette raie (de quelle espèce précisément ? je ne sais pas !) de grande taille, au « disque » bien rond. Ceci dit on ne devait pas faire très attention car elle n'était pas réellement enfouie. Elle est juste posée sur le fond et recouverte d'une mince couche de sable blanc. On voit par exemple assez bien la queue.

D'où l'intérêt en plongée, à défaut d'être toujours attentif à ce qui nous entoure, d'être au moins très vigilant à ce que l'on fait et à où l'on pose ses palmes. Car les pastenagues, en plus de bien savoir se faire discrètes, possèdent des aiguillons venimeux sur la queue. Dont elles n'hésitent pas à se servir en cas d'agression ou de provocation. Et dont elles se servent également comme arme de dissuasion, en levant la queue par exemple, quand elles veulent faire comprendre qu'elles sont importunées et qu'il est temps d'aller voir ailleurs.

Coup de chance avec celle-ci. Elle était très tranquille et tout à fait stoïque. Après la première surprise de presque lui tomber dessus par hasard, on a pu l'observer tranquillement, sans qu'elle fasse un seul mouvement. Peut-être se pensait-elle suffisamment camouflée ?

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 20:30

Un article avec juste 3 photos, comme ça, pour le plaisir. Le mien en tout cas :)
Un article a simplement regarder. Une série de trois images où, ce n'est pas si souvent, tout est plutôt bien maîtrisé. La lumière, la mise au point, le sujet, etc. J'aurais donc tort de bouder mon plaisir.

 
Crabe et corail madrépore
Crabe blanc à pois rouges


Une première image d'un crabe. D'un crustacé en tout cas, blanc à pois rouges. Pour comparaison, j'en avais déjà parlé dans un précédent article « La vie cachée d'un récif ». Je préfère, de loin, la photo d'aujourd'hui.

 
Poisson-diable, poisson-scorpion
Poisson-diable


Le sujet de la seconde photo : un poisson-diable. Une espèce de poisson-scorpion - ou Pterois - assez commune. Cette photo a été prise lors d'une récente plongée de nuit.
L'avantage d'une plongée de nuit... c'est qu'il y fait nuit :) Il fait nuit, donc noir. Il plus facile d'éclairer le sujet de sa photo sans être « parasité » par la très forte lumière diurne qui se réfléchit sur le sable blanc, les coraux, etc. et qui rend (je trouve) très difficile la photographie à faible profondeur.

 
Poisson-papillon
Un poisson-papillon


3e et dernière image, prise dans les mêmes conditions que la précédente photo du poisson-diable. Cette fois-ci un poisson-papillon (je pense), d'une espèce non encore identifiée (par moi).

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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 13:08

Les rencontres inattendues n'en sont que plus belles, surtout quand il s'agit d'une première. J'en ai faite une dernièrement, de rencontre de ce genre. Totalement inattendue puisque je n'avais pas imaginé pouvoir la faire dans le lagon de Mayotte (quelques recherches confirment effectivement que c'est assez rare).
Au plaisir s'est donc joint la chance de pouvoir observer, pendant quelques instants, un poisson-coffre à épine dorsale. Double plaisir et double chance puisque l'on en a vu, en fait, deux au cours de la même plongée.

 
Poisson-coffre à épine dorsale
Poisson-coffre à épine dorsale


Poisson-coffre à épine dorsale ou Lactoria fornasini ou poisson coffre épineux ou poisson-vache à épine dorsale ou ... Bref, un specimen de la famille des Ostraciidae.
La particularité de ces animaux, à ne pas confondre avec les poissons-globes (ou poissons-ballons) ? Ils ont un squelette qui est, en fait, une carapace faite de plaques osseuses. Ce sont des poissons totalement rigides. Ils ne peuvent pas se gonfler d'eau comme les poissons-globes.
Comment les différencier ? Les poisson-coffres sont anguleux (à cause des jointures des plaques osseuses). Les autres sont arrondis (du fait de l'absence d'éléments solides qui pourraient empêcher le gonflement).

 
Poisson-coffre à épine dorsale
Une vue de face qui permet de bien apprécier la forme très particulière de ce poisson


Le poisson-coffre à épine dorsale se distingue des autres Ostraciidae par ses « cornes » ou ses « épines » : une au-dessus de chaque œil, une sur le dos et deux situées sous la nageoire caudale. Le mâles se distingue par les zébrures bleues disposées sur son corps jaune. C'est un poisson qui évolue juste au-dessus des fonds sableux. Ça tombe bien, c'est là où nous avons trouvé les notres :)

Enfin, pour être à peu près complet, les Ostraciidae, nageant de façon un peu gauche, se défendent de leurs prédateurs en sécrétant une substance très toxique : l'ostracitoxine.

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 17:41

Un poisson-ballon - ou poisson-globe - tire son nom de sa faculté à avaler une grande quantité d'eau et ainsi faire gonfler son corps... comme un ballon, lorsqu'il s'estime en danger. Personnellement, je n'en ai jamais vu dans cet état mais les plus curieux peuvent se faire une idée de ce que ça donne avec cette photo trouvée sur le Net. Photo prise, si l'on en croit la légende, à Mayotte justement.
Au repos, ou plutôt à son état normal, un poisson-ballon ne ressemble finalement pas à grand chose, sinon à une masse un peu difforme. Mais c'est vrai que dans le genre il y a toujours pire : le Diodon ou poisson porc-épic par exemple.

Un poisson-ballon appartient à la famille des Tetraodon (ou tetrodons). Ce qui, en grec, signifie « 4 dents ». Tout ça pour dire que ces poissons tropicaux possèdent quatre grosses dents, puissantes car faites pour briser le corail.

Un corps informe, quatre grosses dents, vu de près ça donne ceci :

 
Poisson-globe
Poisson-ballon noir à points blancs

 
Poisson-globe

 
Poisson-globe


Je ne sais pas spécialement à quelle espèce appartient celui-ci. En tout cas, il n'était pas farouche et s'est laissé approcher et photographier très facilement. Lors d'une simple plongée en apnée, à 1 ou 2 m sous la surface.

 
Poisson-globe


Une autre particularité de ces poissons est leur façon de se déplacer, essentiellement grâce à des mouvements hélicoïdaux des nageoires dorsale et anale. Plus d'infos sur ce sujet sur cet autre blog consacré à la plongée à Mayotte.

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27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 16:28

Toute plongée de nuit est une « aventure » durant laquelle on est forcé de se soumettre à l'imprévu et à la surprise permanente. J'entends par là qu'une plongée de nuit se faisant... la nuit, il règne - forcément - une obscurité dense. Très dense.

Contrairement à une plongée de jour, il est impossible (du moins très difficile), malgré les phares, de se diriger en fonction de ce que l'on aperçoit (ou croit apercevoir) et de guider sa plongée selon les points d'intérêt que l'on trouve au fur et à mesure. Il s'agit de s'orienter strictement selon le trajet préalablement prévu, en espérant « accrocher » dans le faisceau de son phare un maximum de choses intéressantes. La nuit, toute découverte se fait au dernier moment, ou presque. Toute découverte est une apparition.

En voici quelques-unes de ces apparitions, immortalisées tant bien que mal. J'ai pensé - naïvement - pouvoir me passer de mon flash externe et m'en sortir avec les phares de plongées et le flash intégré de mon APN. J'ai été trop optimiste. Cet éclairage « dramatique » révèle cependant bien ce côté improvisé des rencontres nocturnes sous-marines.

 
Poisson-trompette
Poisson-trompette

 
Spondyle
Spondyle


N.b : j'ai eu l'occasion de faire une photo plus intéressante, plus révélatrice de ce mollusque bivalve. Elle est visible dans l'article Un spondyle.

 
Crevette barbier (ou crevette boxeuse)
Crevette barbier


Quelques mots sur ce crustacé reconnaissable, à coup sûr, grâce à ses rayures rouges et blanches.
Il s'agit d'une crevette nettoyeuse qui occupe son temps à débarasser les poissons de leurs peaux mortes et de leurs parasites. Sa station de nettoyage est une cavité dans le substrat ; cavité devant laquelle elle se tient en avertissant de sa disponibilité en agitant ses longues antennes blanches.

 
Labre, mérou
Labre

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 19:44

Le quotidien du lagon de Mayotte. Petit poisson deviendra grand (enfin, il faut l'espérer).

Ainsi petit ange deviendra empereur ! Mais, pour cela, il devra délaisser sa livrée - déjà spectaculaire - faite de lignes concentriques blanches et violettes sur fond noir...

 
Poisson-ange-empereur juvénile
Poisson ange-empereur juvénile


... pour se vétir d'une des plus magnifique robe que l'on trouve parmi les hôtes des récifs coralliens. Et peut-être même, de façon globale, parmi tous les poissons des mers et des océans de la planète.

 
Poisson-ange-empereur
Poisson ange-empereur adulte


Une coloration à base de lignes horizontales parallèles bleues et jaunes et d'un masque d'un noir intense bordé de bleu clair / violet. Sans oublier la caudale jaune-orangée. Une coloration qui fait la réputation largement méritée de ce poisson tropical de la famille des Pomacanthidae.

Petit quizz :

Pourquoi les poissons-anges sont-ils plats ?
Pour mieux se déplacer dans le labyrinthe des organismes qui peuplent le récif corallien et pouvoir toujours bien se positionner pour manger.

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 05:02

D'habitude, on (moi en tout cas) en voit une par-ci par-là.
Mais la semaine dernière, on est tombé sur un nid ! Un nid de porcelaines-tigre. Pensez donc. Trois beaux gros coquillages, les uns à côté des autres, tapis dans les coraux du récif.

 
Deux porcelaines-tigre
Deux porcelaines


Ces mollusques gastéropodes, d'une dizaine de centimètres de long, ont une coquille tachetée de points bruns. Nue, celle-ci est déjà belle, complètement lisse et polie. Mais lorsqu'elle est recouverte par le manteau de l'animal, c'est encore une autre histoire.

Pas d'bol. La porcelaine est plutôt du genre nocturne. De jour, comme ici, elle végète, le manteau totalement rentré.

 
Porcelaine-tigre
Porcelaine-tigre


Pas grave. Faut juste que je me prévois, d'ici peu, une plongée de nuit.

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 10:21

Il est une nouvelle qui a, récemment, créé un émoi certain (bien qu'éphémère, la vie des médias oblige) bien au-delà du microcosme de la communauté sous-marine : la mort de Paul, le poulpe devin.

Voici donc un billet et une photo en mémoire de ce génie de la prédiction qui a fait honneur à l'intelligence prêtée à ces mollusques octopodes. Car, maintenant, chaque fois que nous croiserons un poulpe, lors d'une plongée, surtout en période de coupe du Monde, il ne sera plus possible de le regarder de la même façon.

 
Poulpe
Un poulpe


À l'image de celui-ci. Qui n'est pas Paul mais un de ses nombreux congénères vivant sa vie de poulpe dans les eaux chaudes du lagon de Mayotte.
J'en profite également car il s'agit certainement, là, hasard du calendrier, de ma première photo à peu près réussie d'un de ces céphalopodes. On y distingue très bien le siphon latéral, ce tuyau blanc qui sert à chasser l'eau du manteau (ce que nous appelons communément la tête de la pieuvre et qui, en fait, contient l'intégralité des organes internes, y compris les branchies). L'expulsion de cette eau permet à l'animal, quand il se déplace, de se propulser.
On distingue également très bien la pupille horizontale, caractéristique des yeux de ces animaux.

Une dernière pensée donc pour Paul, en souhaitant à son succésseur de l'aquarium d'Oberhausen en Allemagne, qui s'appellera également Paul, d'avoir autant de succès dans ses prédictions footbalistiques.

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