Une récente photo est, aujourd'hui, l'occasion de rependre (et compléter) un article de mon précédent blog. Un article sur la blennie cabot, la plus grande et la plus courante des blennies, très présente en Bretagne et dans le golfe du Morbihan.
La photo la voici :
Une blennie cabot
Le mot « blennie » est un terme usuel, passé dans la language commun. Il conviendrait cependant plutôt de parler des « blénnidés », une grande famille qui regroupe plusieurs centaines d'espèces, dont notre blennie cabot ou des poissons comme le tripterygion par exemple.
Les blénnidés sont des petits poissons osseux benthiques ; C'est à dire qu'ils vivent sur les fonds rocheux (à l'inverse des poissons pélagiques qui vivent en pleine eau). L'Ifremer indique sur son site que : « Certaines espèces sont capables de supporter une émersion temporaire, voire de se déplacer hors de l’eau ». Rien que ça ! De plus, souvent elles n'ont pas d'écailles et sont, à la place, recouvertes d'un mucus gluant. C'est ce qui leur a valu leur élégant surnom de « baveuses ».
Une blennie posée sur le substrat
En plongée, on peut aisément confondre les blennidés avec les gobies. Ceux-ci vivent également sur les fonds rocheux, ils se ressemblent beaucoup... mais n'ont - en fait - pas grand choses à voir. On peut essayer de différencier les blennies des gobies notamment par leur nageoire dorsale. Généralement les premières possèdent une nageoire dorsale et anale longue et continue, alors que les seconds possèdent une nageaoire dorsale fractionnée. Bon, dit comme ça c'est facile, sous l'eau, c'est une autre histoire.
Pour ce qui concerne spécifiquement notre blennie cabot, il s'agit de la plus commune et de la plus grande espèce qui fréquente les côtes bretonnes et atlantiques. C'est donc celle que l'on rencontre le plus fréquemment. Notamment parce qu'il s'agit aussi d'un poisson plutôt curieux qui, à condition d'être mesuré dans ses mouvements, n'hésite pas à s'approcher, voire à mordiller le bout des doigts du plongeur qui s'est aventuré un peu trop près de son territoire.
Hormis ses grosses lèvres penchées vers le bas qui lui donne l'air joyeuse (comme beaucoup d'autres poissons ceci dit), cette espèce, de couleur marron, a un aspect plutôt sympatique. Les mâles possèdent deux « sourcils » verticaux au-dessus des yeux, ce sont des tentacules branchus. La blennie cabot possède également deux longues « moustaches » rigides sous le menton. On les voit très bien sur la première photo de l'article, la plus récente.
En conclusion, voici donc un poisson plutôt facile à rencontrer et à observer en Bretagne. Peut-être un peu moins facile à photographier. La blennie cabot n'est pas forcément très patiente. Et elle préfère malgré tout se méfier quand elle voit de trop près un gros appareil photo. Il faut donc y aller tout doucement pour ne pas qu'elle file se mettre à l'abri derrière une anfractuosité.